Le grand saut

Les choses qui nous blessent et nous détruisent sont celles que l’on ne choisit pas, entreprenez plutôt que de subir. N’ayez pas peur d’échouer, rien ne sera pire que l’absence d’éternité.

Face au vide, vous doutez. Vous vous remettez en question et ce, en permanence. Vous prenez l’habitude, inconsciemment, de réfléchir à deux fois avant de parler, avant d’agir. La confiance qui vous habite devient étrangère. Comme une flamme, elle s’éteint pour un moindre coup de vent ou au contact d’une larme. Elle, qui était votre ombre, se détache peu à peu de son rivage. Vous vous situez au sommet de cette falaise. Vos pieds, regroupés de façon symétrique, vous figent au sol depuis des années. Chaque seconde supplémentaire creuse vos souliers, dans cette place qui vous définit. Elle porte un nom, un nom que vous connaissez. Vous en entendez parler à la télé, dans des bouquins voire même dans des discussions de coin de rue, mais ne vous y êtes encore jamais identifié. Cette fois-ci, elle marque clairement votre emprunte. Impossible de fermer les yeux et de déléguer ce statut qu’elle attribue à chacun. Elle agrippe vos chaussures et vous maintient au sol. Vous l’avez compris, il s’agit de cette maudite zone de confort. Vous vous contentez de marcher sur la vie, suivre cette étrange route que quelqu’un a tracé. Vous avancez, par défaut, sans même regarder où vous posez les pieds, en subissant chaque pas, prenant le risque de marcher sur des problèmes, des contraintes ou des choses qui vous déplaisent.

Posez vous les bonnes questions, est-ce que changer de sentier vous empêchera t-il d’atteindre la destination ? N’est-ce pas une possibilité pour vous de changer d’itinéraire, de saisir cette chance et d’avancer sur une route qui vous correspond réellement ?

Arrêtez de vous plaindre. Mais stopper ses plaintes ne signifie pas seulement de fermer sa bouche quand on a envie de se lamenter. Cela ne signifie pas de garder pour soi ce qui déplait, ce qui travaille l’esprit et ce qui perturbe l’humeur ou les émotions, avant d’arriver en saturation et éclater.
Ne plus se plaindre c’est tout simplement saisir une opportunité parmi les milliers qui vous entourent, afin de faire ce qui vous plaît et abandonner sur votre chemin ce qui pèse sur vos épaules. Soyez vous.

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La route que vous suivez par contrainte ne vous correspond peut-être pas. N’en avez-vous pas assez de perdurer dans une situation inconfortable, pour la simple raison que vous ne voulez pas quitter cette zone de confort ? Vous vous dites que c’est comme ça, que c’est la vie et ce n’est pas autrement. Vous avez tort. Non, votre âge n’est pas une excuse, il n’y a pas d’âge pour faire ce qui vous plaît. Il n’est jamais trop tard pour le présent, il est trop tôt pour l’avenir. Contentez vous de faire ce qui nourrit votre bien-être, chaque jour, l’un après l’autre. Subir votre emploi, une relation ou des problèmes qui vous détruisent et que vous pouvez changer, est signe de faiblesse.

Vous survolez la vallée d’un oeil observateur, curieux de voir les différences, les opportunités. Vous réalisez que les barrières n’ont plus le même effet. Cette falaise vous surélève. Tout paraît si petit, face à cette grandeur qui vous englobe, face à cette puissance qui s’empare de votre corps. Vous êtes là, si haut que tout ce qui vous entoure ne vous atteint pas, ne vous atteint plus. Vos pieds ne tremblent plus. L’étendue qui vous fait face est un nid d’incertitudes. Vous êtes à présent conscient de ce qui vous est passé entre les doigts, de toutes ces choses qui vous ont glissé des mains toutes ces années. La peur a un visage, le vôtre. Non pas celui que vous voyez au quotidien dans le miroir. Votre visage, personnalisation de la peur est celui que vous aimeriez voir dans chacun des reflets. La personne que vous souhaiteriez être ou celle que vous avez peur de devenir, cette personne vous terrorise à un point que vous vous contentez d’accepter de vivre avec celle qui apparaît dans la glace.
Vous avez peur de l’inconnu. L’être humain est conçu ainsi, ce dont il n’a pas connaissance l’effraie. Prenons un exemple concret, personne ne peut témoigner de la mort, personne ne peut dire de quoi s’agit-il réellement et cela fait peur. Beaucoup d’enfants ont peur du noir, de la nuit, en raison du manque de visibilité, le danger se dissimule plus facilement dans l’obscurité. Dire des vérités délicates à une personne, plus ou moins proche socialement, inquiète parce qu’il est souvent difficile d’anticiper sa réaction. Les choses que l’être humain ne connait, ne maîtrise, ne sait ou ne voit pas lui sont sources d’angoisse. L’Homme a en permanence besoin d’être rassuré. Ce que vous êtes déjà est une sécurité psychologique pour votre présent, ainsi que pour votre avenir. Fidèle à la facilité, la peur d’échouer vous détruit plus que l’échec n’en serait capable.

Vous vous situez au sommet de la falaise, les yeux ouverts sur la vie, sur vôtre vie. Cessez de regarder vos pieds trembler quand ils fréquentent l’instabilité. Ne fuyez pas votre liberté.
Vous avez le choix, rester assis et regarder le monde défiler sous vos yeux, subir la courbe de votre humeur en dents de scie et faire du bonheur un mythe ; ou saisir vos chances, prendre votre vie en main et faire ce qui vous plaît, être indépendant, être libre.

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Vous fermez les yeux, une dernière fois. Cela dure une poignées de minutes. Vous récapitulez. Les limites de votre vie, fixées inconsciemment, tombent au compte goutte, à l’encontre d’un vent de détermination. Vous pensez aux rêves que vous n’avez jamais touché du doigt. Ces ambitions que vous aviez classé d’irréalisables, d’intouchables, qui marquent de leur présence chaque nuit, car la nuit, l’échec ne dure qu’un temps. Il est tellement plus facile d’accepter l’échec la nuit, pendant son sommeil. Le réveil efface vos erreurs. Mais de quelle manière effacerez vous ce quotidien, fade, qui vous désempare ? N’ayez plus crainte de faillir, le plus grand échec est de se livrer au regret, le regarder s’approcher progressivement et vous percuter un pleine face, perforer votre esprit et laisser des cicatrices irréparables. Nous avons tous déjà cité, avec amertume, ces quelques mots, synonymes d’un sentiment amère laissant place à des remords. « Si j’avais su… ».
Écoutez votre coeur tant qu’il peut encore battre. Faites le grand saut.

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N’hésitez pas à me parler de vos expériences de vie, positives ou négatives, qui confirment ces idées. Dites-moi quels sont vos rêves, ce qui vous motive et ce qui vous empêche de les réaliser. Un jour, je vous parlerai des miens à mon tour.

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21 commentaires Ajouter un commentaire

  1. loisobleu dit :

    Quel plaisir ! Lire enfin un texte haut en couleur, digne d’intérêt au moment où le désir de balayer devant ma porte se fait pressant. A fins de sortir les profiteurs qui ne font que prendre sans rien offrir, même pas leur gratitude, impoliment de surcroît par le témoignage de leur silence indifférent. Partager n’est pas prendre. Donner c’est tout ce qui peut soulager ce qui vous manque parfois trop. Merci beaucoup pour ce moment privilégié, réconfortant en tous points, que j’en dirai que ton texte est un magnifique tableau, que je m’empresse de rebloguer dans l’instant !
    Alain.

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    1. Pour commencer, mille mercis pour ce reblog. Touché par ce geste mais aussi par ce retour de commentaires. Je ne pouvais être davantage satisfait que de vous avoir permis, ne serait-ce que pendant quelques minutes, voire de simples secondes, de vous réconforter dans votre propre perception personnelle.
      Encore merci Alain.

      Au plaisir,
      Nicolas

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  2. loisobleu dit :

    A reblogué ceci sur Niala-Loisobleuet a ajouté:
    Quel plaisir ! Lire enfin un texte haut en couleur, digne d’intérêt au moment où le désir de balayer devant ma porte se fait pressant. A fins de sortir les profiteurs qui ne font que prendre sans rien offrir, même pas leur gratitude, impoliment de surcroît par le témoignage de leur silence indifférent. Partager n’est pas prendre. Donner c’est tout ce qui peut soulager ce qui vous manque parfois trop. Merci beaucoup pour ce moment privilégié, réconfortant en tous points, que j’en dirai que ton texte est un magnifique tableau, que je m’empresse de rebloguer dans l’instant !
    Alain.

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  3. La Baladine dit :

    Il ne tient qu’à chacun d’entre nous d’inventer sa vie. C’est bon de voir qu’on est pas seule à le penser. Merci à Loisobleu pour la découverte.

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    1. La vie n’a de limite que ce dont l’imagination en décide. Merci pour ce commentaire 😊

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  4. celestine dit :

    Formidable texte. Qui secoue le cocotier.
    Je suis sur ce chemin de liberté, difficile mais beau et âpre. Le plus dur, c’est de se débarrasser de tous ceux qui veulent te dire comment il faut faire, qui se croient autorisés à te dicter ta vie…
    Mais peu à peu, je balaie moi aussi devant ma porte…
    Merci beaucoup à Loisobleu par qui j’ai eu connaissance de ton billet.
    ¸¸.•*¨*• ☆

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    1. Merci beaucoup pour ce commentaire. Il est important d’entendre des avis différents sur nos routes, notre propre perception des choses de la vie, notre propre liberté ne dépend que de soi et sa capacité à extraire les choses constructives face aux obstacles. N’entendre que le bon des autres c’est aussi savoir s’écouter soi.
      Merci et à bientôt ! 😊

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    2. loisobleu dit :

      La secousse du faire l’amour prend ici sa dimension sacrée Célestine, sais-tu que j’entrevois une Lumière que je connais trop bien et qui avait disparue depuis quelques années, petit à petit…
      N-L 14:03:17

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  5. lorenztradfin dit :

    A reblogué ceci sur Coquecigrues et ima-nu-ageset a ajouté:
    Une fois n’est pas coutume je reblogue un texte (+ des photos + de la musique) qui résonnent.

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    1. Un grand merci pour ce reblog ! Au plaisir 😊

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  6. lorenztradfin dit :

    Moi aussi je me permets de re-bloguer. Funambule d’motions. Merci !

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  7. Un très bel article ! Bravo ! Je viens de publier un poème de mon invention concernant l’océan… J’étais très inspirée… Merci encore pour tous ces partages de la nature toujours autant inspirante…

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    1. Merci beaucoup Cécile ! J’irai jeter un œil à ce poème dès que possible. Je suis content de représenter un pourcentage de ton inspiration quotidienne 🙂

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      1. De rien. Tu n’as pas écrit de commentaire à ce poème ? Je ne le vois pas. Merci à toi.

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      2. Je ne l’ai pas encore commenté, je me suis juste penché sur sa lecture avant de m’endormir 🙂

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      3. Je pensais que tu n’avais pas trop apprécié. Passe un bel après midi Nicolas. Et à très bientôt 😊

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  8. anniemots dit :

    inspirant !
    (et sur le même design que mon blog…)

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    1. Merci Annie ! (déduction d’après le jeu de mots du pseudo..)
      Effectivement, je vois que nous avons utilisé le même thème. Il est très bien pour mettre en valeur les photos mises en avant sur les articles.

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